Description de l'œuvre
En écho aux "Stoppages étalons" de Marcel Duchamp, ce multiple se compose d'éléments de tréteaux d'atelier et d'armes d'escrime cassées agrafées. Chaque arme a été cassée de différentes manières et crée une ligne aléatoire différente à chaque fois. 20 armes (florets, épées ou sabres) reposent sur une longueur de 73cm et 8 sur une longueur qui varie entre 50 et 55 cm. Il s'agit d'un ready made aidé. Le mot "maître", en homophonie certes avec "mètre", rappelle le "maître d'armes" mais aussi le "maître" comme artiste classique : l'art n'a certes pas de "mesure" définie possible, comme les "mètres étalons", pourtant, que l'on soit artiste ou critique ou historien de l'art, on ne cesse d'être "maître" de la situation... Ce qui me plaît dans cette oeuvre, avant tout, c'est de rappeler comme l'acte artistique naît souvent d'une lutte, d'un affrontement, d'une confrontation, d'un combat, d'une cassure... Prendre soin des armes cassées, c'est prendre soin de ce combat de l'artiste, quitte à se priver de ses propres tréteaux d'atelier !