Description de l'œuvre
Cette série de dessins a été réalisé d’après des photographies de sols des rues et des trottoirs transformés. Ce sont les zones bordants les habitations que le passage du temps et de l’humain rendent visibles. Ces modifications du paysage ont été créées au début du XIXe siècle, à l’époque où l’on a commencé à goudronner, à fabriquer des architectures en béton, à enfermer la végétation dans des cages. Au fil du temps, tout un monde sous-terrain s’est constitué en couches de vies. Celles-ci remontent à la surface du sol, apparaissent et modifient les villes. Je veux souligner les « inframinces » dévoilants l’histoire de nos sols à travers ces dessins que j’élèvent sur des fers à béton. Le paysage urbain est ici rehaussé, notre rapport à l’horizontalité est chamboulé et le paysage est recomposé. Dessin vendu non encadré
À propos de l'artiste
www.morganeporcheron.comporcheron.morgane@gmail.com
@morgane_porcheron
Née en 1990 à Lyon, Morgane Porcheron vit à Paris et travaille à l’Atelier Le Midi à Montreuil.
Après une classe préparatoire aux Beaux-Arts de Lyon, elle se forme à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Toulouse (DNAP en 2013). Passant ensuite par un échange à Shanghai en 2014, elle termine son parcours aux Beaux-Arts de Paris (DNSAP en 2016).
Elle développe ses recherches en atelier et en immersion dans le cadre de résidences artistiques nationales et internationales : La Menuiserie 2 (Oise, France, 2021), Zone Sensible (Saint-Denis, France, 2019) soutenue par à la bourse [N.A!] et Casa Lool (Merida, Mexique, 2016).
Son travail a été récemment exposé : au H2M à Bourg-en-Bresse et au CAC La Traverse (2022) ; à l’Espace Niemeyer et au Centre Tignous d’Art Contemporain (2021) ; à l’abbaye Saint-Martin à Laon, et au musée de La Piscine à Roubaix (2019) ; à La Grande Halle de la Villette, à la galerie Un-Spaced et au Festival d’Histoire de l’Art (2018) ; au musée du Louvre (2017).
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Nous habitons un monde où les prouesses techniques et technologiques vont de plus en plus loin, nous construisons toujours plus haut et vite. La terre est recouverte de béton l’empêchant de respirer. Cependant, habite ce monde tout un univers souterrain foisonnant de vies et constituant une richesse insidieuse, invisible au premier coup d’œil.
Mon travail artistique s’articule autour de l’impact de la nature sur les constructions humaines. Par exemple, lorsqu’une plante tente de croître dans un espace qui a été restreint par l’Homme, elle va engendrer des craquelures et affaiblir les constructions qui l’entourent. Je mets ainsi en évidence la force qu’a la nature à se développer, en particulier en paysage urbanisé. Je confronte sans cesse des matériaux naturels liés au vivant, comme la terre et les plantes, à des matériaux de construction liés au bâti, comme le béton, le plâtre ou encore le treillis métallique.
Au gré de mes balades, je récolte des éléments liés à notre espace environnant, je retrace leur histoire, puis, j’élabore une archéologie du quotidien. Je souligne les fondations, les strates et les composants souvent dissimulés mais qui sont essentiels. J’exploite ensuite ces éléments par la sculpture, l’installation, le dessin et la photographie. Mon travail est en lien avec le vivant, le paysage et l’architecture. Dans mes compositions se joue une double tension : l’ambivalence entre l’artisanat et le manufacturé, un va- et-vient entre l’intervention de l’Homme sur la Nature et la constance de celle-ci à reprendre ses droits.
Les écrits et les idées d’architectes, théoriciens, philosophes et paysagistes comme Yona Friedman, Gilles Clément, Emanuele Coccia, Paul Ardenne, ou encore, Gilles Tiberghien nourrissent mon travail, ainsi que certains courants artistiques fondateurs comme l’Arte Povera et l’Art Minimal.