Définir le prix de mon œuvre

Définir le prix de ses œuvres est un exercice difficile car il y a très peu de règles à ce sujet.

Le marché de l'art reste un domaine très complexe qui joue sur la spéculation et qui invente en permanence de nouveaux codes.

Cependant, on peut définir certains critères qui peuvent vous permettre de fixer un prix correspondant à votre pratique artistique et votre situation.

Vendre une œuvre

Pour calculer le prix de vente d'une œuvre, que ce soit une photographie, une sculpture ou un dessin, plusieurs éléments entrent en compte :

  • Le coût des matériaux utilisés ;
  • Le nombre d’heures de travail ;
  • Le cursus artistique (diplômes, résidences, bourses, expositions, commandes publiques, publications,…) car, plus vous multipliez les expériences, plus votre travail prend de la valeur ; 
  • La continuité de votre production (si vous arrêtez de produire des œuvres pendant plusieurs années, votre travail perdra de sa valeur marchande) ;
  • Le format (il existe une méthode appelée "le point" définie par Véronique Chambaud dans son "Guide juridique et fiscal de l'artiste" 5e édition – Dunod éd.) ;
  • La rareté de la technique utilisée dans l'ensemble de votre production artistique ;
  • La puissance narrative de votre œuvre (celle-ci est déterminée par les professionnels de l'art contemporain) ;
  • Le temps de recherche : en général il est impossible de le déterminer vraiment donc on peut opter pour une « prime d’ancienneté » qui prend en compte vos années de recherche à hauteur de X euros par an selon les années de réelle production ;
  • Votre taux horaire : vous êtes libre de le calculer sur votre expérience.

Pour exemple : 

Un artiste sorti depuis 2 ans de l’école d’art peut déterminer son prix sur un taux horaire à 30 euros de l’heure, ajouter le coût des matériaux et se verser une « prime de recherche » pour les années passées à alimenter sa pratique post-diplôme. Donc pour un dessin dont le coût matériaux s'élève à 50 euros (car oui on compte toute la boîte de crayons de couleurs neuve, le papier, la bombe de fixatif,…), sur lequel le jeune artiste a passé 10 heures de travail physique, et « deux ans de recherche post-école » soit 30 euros par an, on pourrait dire que le prix « artiste » serait de 410 euros pour ce dessin. 

En accord avec celui-ci, un galeriste qui prend 50% du prix de l'œuvre le vendra alors 820 euros, tandis que sur VOAR, l'œuvre ne coûtera à l’acheteur que 513 euros.

Bien sûr, ceci est un exemple, ce ne sont pas des règles établies par le marché de l'art.
 

Les conseils des professionnels de l'exposition

Grâce à ses années d'expérience et son œil averti, un vrai galeriste sera capable d'estimer le prix d'une œuvre. En se référant aux critères de base évoqués ci-dessus mais également en s'appuyant sur son ressenti, sur ses références et sur ce qu'un collectionneur de sa galerie serait prêt à mettre pour acquérir cette œuvre, le galeriste détermine un prix, en accord avec son marché de manière subjective mais réaliste.  

De plus, un commissaire d'exposition, un critique d'art ou un galeriste, sera en mesure d'évaluer la puissance narrative d'une œuvre, essentielle dans la détermination de son prix. 

N'hésitez donc pas à prendre contact avec des professionnels pour faire estimer votre travail.
 

Les conseils de VOAR

Ne pas surestimer ses œuvres

Nous conseillons aux artistes de ne pas fixer un prix manifestement excessif, notamment pour vos premières ventes. Ayez conscience que vouloir vendre cher ne garantit pas la qualité de votre travail, au contraire, cela peut bloquer certains acheteurs potentiels.

Ne pas brader son travail

À l'inverse, afficher des prix trop faibles peut nuire à votre pratique. Affirmez votre statut et votre métier en vous rémunérant à hauteur de votre travail. C'est ainsi que les acheteurs sentiront votre professionnalisme.

Ne pas se comparer aux autres

Pour vous rendre compte de la valeur de votre travail, n'hésitez pas à demander à d'autres artistes des conseils sur la manière de fixer un prix. Cependant, évitez de vous référer à des artistes qui font un travail trop différent du vôtre. Pour exemple, ce n'est pas parce qu'un artiste amateur du coin fixe un prix exorbitant pour une peinture à l'huile de paysage que vous devez surenchérir sous prétexte que vous êtes un professionnel. Souvent, les amateurs pensent qu'afficher un prix élevé est synonyme de valeur artistique, ce qui est faux.