Description de l'œuvre

Classification :
Matériaux :
Dimensions : Grand / Portrait
Longueur (cm) : 760
Nombre d'exemplaires : Unique
Année de création : 2014

Cheveux synthétiques, 127cm x 30cm x 10cm / 7m54 de long / 2014 Cette installation se compose de deux pièces. Le nœud décoratif est fixe, en représentation. Le cordage, allant du mur au sol est ponctué de divers nœuds marins. Chaque nœud est comme une île, une escale ou un élément à dépasser. Les cheveux illustrent une confrontation du temps de l’attente et du temps vécu différemment, que l’on soit sur terre ou en mer. Le titre invite à suivre les éléments et les rythmes naturels qui nous entoure plutôt qu’à s’y opposer. Cette pièce marque une étape importante dans le travail car elle est la première où l’artiste utilise un autre matériau que le papier.

À propos de l'artiste

Démarche

Abordant son expérience esthétique comme une recherche de formulation commune à tout élément du Vivant, Leïla Rose Willis réalise des œuvres qui traduisent des organismes et des rythmes plutôt que des représentations du monde. Les œuvres, allant du dessin à l’installation en passant par la photographie ou la vidéo, se complètent et se répondent en s’axant autour du thème principal de la Mer.
La Mer, l’Océan, et plus globalement l’eau, est perçue par l’artiste comme étant la conscience même de la planète. L’eau matérialise la circulation des idées, des savoirs, des échanges et multiplie les points de vue. L’eau sous toutes ses formes est l’élément central de sa relation au vivant, l’élément métabolique faisant résonner l’humain avec l’environnement, remettant l’humain à sa place d’être de la nature, au même titre que les minéraux, végétaux, animaux, bactéries et autres formes de vie. Ainsi, les oeuvres qu’elle fabrique invitent le spectateur à une promenade mentale, poétique, parfois critique, spirituelle ou abstraite, se déployant sur plusieurs strates de lecture. Elles l’incitent à relier plutôt qu’à cloisonner ce qui l’entoure, à ressentir les parallèles existants à des niveaux cellulaires ou cosmiques.
Les oeuvres de Leïla Rose Willis naissent d’immersions dans le paysage doublées d’intuitions et de visions. Lorsqu’elle dessine, peint, plie, découpe, sculpte ou tresse, la sensation d’un lieu, ou le souvenir d’une résonance convoque un temps de fabrication méditatif. L’importance du geste pour ce qu’il est, du jeu de faire, révèle une dimension sacrée essentielle. Les formats en rapport direct avec la main se déploient à échelle humaine dans un jeu combinatoire induit par la série, tandis que les matériaux sont choisis pour leur fragilité, leur mutabilité ou directement extraits de la nature dans une conscience écologique évidente et en lien avec l’Arte Povera.
Cette sensation d’être au grand tout s’accentue dans les performances de peinture ambidextre qu’elle propose sous le nom d’« Unfoldtranse » depuis l’automne 2024. Ce nouveau pan de sa pratique surgit alors comme l’essence sublimée de ses 20 années d’expérimentations plastiques. L’encre de chine est toujours présente tandis que les sujets sont libérés au profit du voyage pictural symétrique proposé au spectateur sur une toile diaphane flottante. Le dispositif est minimal, les matériaux simples. Le geste pictural, le souffle et le moment présent, vécus et partagés marquent un tournant en pleine éclosion.

Biographie

Artiste Franco-Américaine née à Montpellier en 1982, Leïla Rose Willis obtient son diplôme (DNSEP) à l’École des Beaux-Arts de Rennes en 2006. En 2005, elle est profondément marquée par un voyage au Japon et, durant plus de 10 ans, elle explore les possibilités du papier, s’inspirant de l’art de l’origami pour créer des installations se déployant au sol. En parallèle, l’encre de chine s’impose à elle dans une pratique concentrée du dessin. Sa sensibilité très particulière résonne intimement avec l’esthétique traditionnelle japonaise. Après ses études, elle nourrit sa démarche et ses réflexions à travers de nombreux voyages à l’étranger dont l’Islande, le Mexique, l’Amérique du Nord et du Sud, tissant des liens entre les cultures, les ressentis et les rencontres, à la recherche d’une forme d’ubiquité. Son rapport à l’Art est intrinsèquement lié à son expérience, sa pratique lui permettant de traduire ou de répondre partiellement et temporairement à certaines questions existentielles qu’elle se pose, entre paysages et pensée philosophique.
Après un long hiver Montréalais, elle participe à plusieurs résidences-missions dans le Nord de la France et s’ouvre à la transmission et à l’éducation artistique. Suite à ces expériences, elle poursuit ses interrogations et ses recherches sur la trace et la sémiologie de l’expression en se formant à la méthode du « Jeu de Peindre » auprès d’Arno Stern en 2021. L’année suivante elle affine ses intuitions, développe encore sa porosité à l’invisible et sa vision dynamique d’interconnexion avec le Vivant, à la recherche de toujours plus de libération du geste et de lâcher-prise. Cela l’amène à se former à la transe cognitive auto-induite sur la méthode de Corine Sombrun, ce qui réveille son ambidextrie, secouant profondément sa démarche. Après plus de deux ans d’expérimentations et de découvertes de ce qu’elle appelle « l’art du flow », elle s’ouvre à la performance à l’automne 2024 où elle met en lumière l’essence même du geste pictural, guidé par le souffle, dans l’instant.
Depuis 2004 les œuvres de Leïla Rose Willis ont été exposées en Islande, au Japon, au Québec, en Belgique et principalement en France où elle participe régulièrement à des résidences missions et des résidences de création. Elle est membre de l’ADAGP.

Avec vents et marées

par LeïlaRose Willis
3000€