Description de l'œuvre
Une estampe qui se propose comme une oeuvre du paléolithique, les dents en avant.
À propos de l'artiste
C’est à partir de formes trouvées dans le théâtre du monde que travaille Isabelle Maarek, de formes empruntées à l’univers visible de la ville, de l’urbanité construite.Pas une urbanité héroïque, de la métropole ou de la mégalopole, non : bien plus celle du bourg et du pavillon, de la place du marché et des plates-bandes du jardin. Qu’importe car c’est surtout la dimension commune -commune au-delà des différences d’échelle- entre grands et petits ensemble d’architecture qui intéresse Isabelle Maarek, la manière dont s’y dévoile dans un jeu de décor, un monde visible, élaboré, avec ses marques, ses signes, ses motifs et sa manière propre dont il s’offre à la perception banale : car proche du conte et du merveilleux d’histoire pour enfant, au-delà de l’immédiateté de l’apparence, de la banalité des lieux, Isabelle Maarek vous convainc qu’il y a une autre dimension en-dessous, une autre réalité, une épaisseur dont elle ne dira rien, en sommes, car son projet n’est pas de révéler une vérité cachée : mais bien plus de faire douter des vérités affichées. La ville est un théâtre et tout le cadre bâti avec.
Tout donc est une question de point de vue, de construction de l’image, par tous moyens. Les images composites permettent de disperser les points de fuite, les horizons et même d’une unité de l’espace à la faveur d’un monde plein de failles et de doubles fonds.
Isabelle Maarek a encore devant elle, dans le foisonnement d’une œuvre à l’image d’un jardin, ou tout pousse en même temps, bien des maisons à explorer ou à bâtir : car le monde à ses yeux, répond infatigablement au principe repéré par Freud comme une étape décisive de conquête chez l’enfant, celui du For-Da, du montré-caché, du jeu de la bobine où les objets révèlent leur nature extraordinaire en apparaissant et disparaissant à la vue immédiate. Qu’y-a-t-il derrière la porte, derrière le mur qui est là sans y être, puisqu’il échappe à mon regard ? Isabelle Maarek n’a pas encore tout révélé.
Christophe Domino