Description de l'œuvre
Dessin mural, série autour de la main et du geste. « Les mains sont presque des êtres animés. Des servantes ? Peut-être. Mais douées d’un génie énergique et libre, d’une physionomie – visage sans yeux et sans voix- mais qui voient et parlent. » Henri Focillon « Eloge de la main », 1934
À propos de l'artiste
Mon geste plastique s’inscrit par la ligne, élément qui sépare, délimite et relie tout à la fois.Par l’intermédiaire de mon travail, je parle du corps, celui qu’on habite, qu’on ressent, celui qui nous relie aux autres et au monde. Nos corps vivants, fragiles, poreux, en perpétuelle transformation qui tracent des chemins et cherchent leur place. Se faisant - comme le dit
l’anthropologue Tim Ingold - nous traçons des lignes « en marchant, en parlant ou en faisant des gestes ».
Mon parcours s’est construit par des allers retours entre ma pratique artistique et un cursus en art-thérapie. Ce dernier m’a sensibilisée à la notion de médiation et à des théories en psychanalyse qui sont devenues des moyens d’interroger et nourrir ma démarche.
C’est dans un désir de mouvement mais en œuvrant avec un matériau qui malgré son apparente fluidité, fige le geste du travail, que je tente de franchir la ligne qui relie le dessin et la sculpture, le corps et l’objet, les lieux et les œuvres.
Avec la matière fil de fer j’ai choisi une ligne sinueuse qui fait surface et devient entrelacs. Mon geste s’envisage dans une spatialité, telle une ligne souple que l’on détache de son support et se rapproche davantage de la sculpture que du dessin.
Dans mes recherches d’empreintes textiles, je découpe des morceaux de tarlatane, matériau de la gravure dont je modifie la trame. Une fois encrés, j’obtiens sur le papier des empreintes fragmentaires que je superpose jusqu’à obtenir une composition qui peut évoquer la peau, l’enveloppe corporelle avec ses plis et ses textures.