Description de l'œuvre
Eau forte au trait et pointe sèche sur cuivre. Impression sur peau parcheminée. Rehausse de blanc et de rouge. Encollé sur du bois.
À propos de l'artiste
Emma Mathoulin est née en 1977 à St-Etienne.Comédienne de formation elle travaille avec différentes compagnies orientées vers le théâtre contemporain. Parallèlement, elle se forme à la gravure en taille douce dans plusieurs ateliers parisiens.
Exposant ces travaux elle aime à y mêler de la performance scénique et des paysages sonores.
Elle est installée aujourd’hui au Pays Basque.
Chercher à faire récit de notre époque comme s’il s’agissait d’une mémoire perdue.
L’image comme espace de narration intime et collectif où le temps n’a pas de prise, sorte de palimpseste ouvert sur le souvenir de notre avenir.
Emma Mathoulin privilégie le cuivre où elle peut mêler eau forte, aquatinte et pointe sèche permettant des tailles plus ou moins profondes. Elle travaille ainsi par couches, strates et superpositions.
Dans sa recherche de textures et d’accumulations elle va réaliser plusieurs passages sous presse avec des encres de couleurs différentes donnant des effets de vibration dans la ligne. L’impression est à part entière un temps de création. L’encrage, les successions de passage et le choix du support déterminent tout un champ d’expérimentations qui prélude à l’apparition de l’image.
Elle imprime sur de la peau parcheminée, ancêtre de notre papier. Ce choix très singulier de la peau est un élément déterminant dans son travail, celle-ci offrant, dans sa chair même, des matières abstraites d’une grande richesse, textures vertigineuses où le vivant a déjà fait trace. Ici l’image gravée est comme absorbée. Figuration et abstraction, parti pris et surgissements entrent en dialogue. Chaque pièce devient unique.
Encollée sur du bois sans marge, elle revêt un aspect proche de l’icône. Image magique nous rappelant combien tout ne cesse de se répéter. La fragilité de la paix comme la fragilité de nos rêves n’ont d’égal que leur puissance de jaillissement et leur beauté.
C’est ainsi que les images apparaîtront comme surgissant des profondeurs de la matière et du temps. Une mnémosyne, nous invitant à nous re-connaitre et nous réfléchir.