Description de l'œuvre
Dans Le Parisien https://www.leparisien.fr/essonne-91/escapades-en-essonne-au-temps-du-confinement-ene-jakobi-a-dessine-les-lieux-ou-lon-ne-sarrete-jamais-17-02-2023-WW5W6KTQBBBZ3HSNKAVMKCK5DE.php ... Dessin no 2 pour l'exposition "La caravane sénatoriale. Villes et villages d'Essonne" « Milly-la-Forêt en octobre 2021 » "Cette série de dessins réalisée en 2021-2022 par l’artiste estonienne Ene Jakobi dans la commune de l’Essonne (Boutigny- sur-Essonne, Milly-la -Forêt), peut être considérée comme une expression du naturalisme artistique. En représentant les paysages naturels impactés par l’Homme, l’artiste met en lumière la relation entre l’homme et la nature, ainsi que les conséquences de l’activité humaine sur celle-ci. Les dessins réalisés à l’aide de crayons de couleur montrent une grande attention portée aux détails, notamment dans la représentation minutieuse des infrastructures électriques et humaines. La présence de ces dernières, en harmonie avec les paysages naturels, soulève des questions sur les dangers potentiels qui peuvent découler de l’activité humaine. Cette symbolique peut également être interprétée comme une métaphore de la domination de l’Homme sur la nature. En invitant à la contemplation, ces dessins invitent à réfléchir sur la place de l’Homme dans l’environnement naturel, et sur les conséquences de ses actions sur celui-ci. Aussi, le regardeur joue un rôle crucial dans ces dessins, car il est celui qui donne vie à l’image en l’interprétant à travers son propre point de vue et en créant un lien émotionnel avec ceux-ci. Tout comme les peintres du Nord, le regardeur est ici invité à se perdre dans les vastes paysages naturels et à découvrir les symboliques cachées qui sous-tendent l’œuvre. De plus, en faisant écho à l’art brut et au besoin vital de création, l’artiste exprime le besoin de capturer ce qui l’entoure, avant que la nuit ne tombe. C’est-à-dire avant que la lumière ne change et que les éléments naturels ne soient plus les mêmes. Cette pratique artistique peut ainsi devenir une forme de thérapie pour l’artiste, en lui permettant de se concentrer sur le moment présent et de s’évader de la réalité quotidienne. En plus de faire écho à l’anthropocène qui est un concept qui décrit l’impact significatif et durable de l’activité humaine sur l’environnement, en modifiant les systèmes naturels à un point où ils ne peuvent plus être restaurés à leur état d’origine ; les dessins sont un reflet de la tragédie qui se joue sur notre planète. Au lieu de montrer un paysage sublime et paisible, comme dans la peinture romantique, ces dessins montrent l’effet négatif de l’anthropocène sur notre monde. La nature n’est plus seulement vue comme un décor, mais plutôt comme un acteur central dans un drame qui se joue sous nos yeux. Le sublime d’un paysage cède la place au sublime d’une tragédie qui met en lumière l’impact de l’activité humaine sur la planète et notre responsabilité en tant qu’espèce dominante. En conclusion, ces dessins représentent la façon dont l’œil humain perçoit les créations de l’homme pour satisfaire ses propres désirs. Ils révèlent également les distorsions optiques uniques à chaque point de vue, ce qui évoque l’expressionnisme dans la peinture moderne et la symbolique de la peinture d’Edward Munch. Les dessins montrent donc comment la perception de l’œil peut influencer la façon dont nous interprétons le monde qui nous entoure. Ces dessins offrent également une expérience hors du temps au regardeur en donnant l’impression que le temps s’est arrêté. L’atmosphère mystérieuse qui y règne renforce ce sentiment de suspension dans un moment figé, créant une expérience immersive pour le spectateur. En somme, ces dessins sont une invitation à explorer les limites de notre perception et à questionner notre interprétation du monde." - texte de Camille Sauer / Crayon de couleur sur papier naturel 30x30 cm 2021-2022, France Exposition "La caravane sénatoriale. Villes et villages d'Essonne" Vernissage le 18 février 2023 à 11 H au centre culturel Joséphine Baker de Guibeville 1, rue Saint-Vincent , 91630 Guibeville
À propos de l'artiste
Ene Jakobi est une artiste d'origine estonienne qui vit et travaille à Paris.Elle est diplômée en scénographie de l'Académie de Beaux Arts d'Estonie et spécialisée en dessin.
Sa pratique du dessin possède deux facettes : sous des apparences volontairement douces et réalistes, elle renferme une multitude de messages cachés et sert une vision critique sur le monde contemporain. Elle utilise le dessin réaliste comme appât pour aborder les sujets tels que les violences conjugales, la douleur des autres, la disparition d'espèces sauvages, le renouvellement énergétique.
Elle questionne notre envie de posséder et de s'approprier, l'être et le paraître.
Son exposition "Être une fleur" est tout à fait représentative puisqu'en
représentant des fleurs de manière figurative à l'instar d'un herbier, elle aborde la difficulté des artistes à se trouver une place dans notre société. Elle puise son inspiration dans la Culture dont elle s'entoure sans cesse : Histoire, Théâtre, Danse, Philosophie, Littérature.. mais également dans sa pratique du dessin d'audience à laquelle elle se consacre professionnellement depuis plusieurs années.