Description de l'œuvre

Classification : Peinture
Matériaux : peinturhuile, huile-sur-toile
Dimensions : Grand / Portrait
Hauteur (cm) : 130
Largeur (cm) : 98
Longueur (cm) : 2
Nombre d'exemplaires : Unique
Année de création : 2017

Pendant les anées 2016 et 2017 j’ai travaillé sur une serie de peintures consacrés à la notion du « Vivarium ». Cette notion designe un espace isolé et artificiel où une partie de l’ecosysteme d’une espece en particulier es reproduit à l’echelle pour garantir ses conditions de vie adequats pour l’observation et la recherche. Si bien , cette notion ne designe le point de partie de cette serie, il rejoint egalement une vision dystopique, present dans mon travail anterieur, de nos problémes actuelles concernant une paranoïa de la prophilaxe où le corps se « re-decouvre » comme un territoire contaminante et contaminable à controler. Cette serie de peintures se presente alors come un espace isolé, completement coupe de tout posibilité d’interaction entre l’interieur et l’exterieur. J’ai cherché à créer un contraste prononcé entre la fragilité de la condition humaine coupée de toute autre nature que son propre environnement contrôlé et aseptique. Le plastique qu’enveloppe la serre contenant les personnages représente une membrane fragile entre la cause extérieure et la cause intérieur, l’element psychique et l’élément objectif, le toucher d’Eros et le toucher de Thanatos . Cette membrane est si illusoire que réel. Elle nous permet de rencontrer ces femmes à l’intérieur à travers du regard. Un regard si distante à travers de l’espace de la peinture, et aussi si proche comme un miroir. Mais leur regard ainsi que notre regarde d’elles-mêmes se trouvent distordues, voir coupés par l’effet optique du plastique qui se plie entre nous et l’espace à l’intérieur du serre. Ce seuil met en évidence une tension dialectique entre cette « atmosphère psychique » du sujet et le « mouvement extérieur » exubérant, chaotique et menaçant que respire entre les arborescences de la forêt. Et on pourrait extrapoler cette même relation entre son regarde intime et notre réalité (extérieur) comme spectateurs d’une scène dystopique qui nous rappelle notre propre mis en distance et mise en contact avec autrui.

À propos de l'artiste

Peintre figuratif né en Colombie, actuellement je vis et travaille à Bourges depuis 2010.
Dans mon travail chaque peinture demande une nouvelle stratégie pour percer la surface de la toile. Je pars souvent d’une image ou un petit détail qui me permet d’ouvrir et d’élargir ce territoire d’émergence qu’est pour moi le tableau, mais chaque peinture se déroule selon ses propres règles.

Des images trouvées, des prises de vue, des endroits parcourus, des références dans l’histoire de l’art sont souvent mes sources de départ. Ces éléments fixent la toute première intention qui évolue une fois que le processus commence. Le traitement de la couleur et de la lumière me permet de comprendre la vie à l’intérieur du tableau, et ainsi de voir comment il se déploie devant moi, comment il se fracture et montre/cache différents personnages et différentes situations. Je suis fasciné par cette incertitude et ambiguïté constante qui me permet de suivre les multiples lignes qui connectent chaque élément à travers l’acte de peindre.

La figure se donne à deviner: Les hommes / femmes masqués, les créatures hybrides, les animaux et les plantes se fondent dans le décor. Entre assemblages instables et exubérance végétale, le jeu, le déguisement, le camouflage, construisent un environnement suspect. Les «images potentielles» surgissent constamment. Ils nécessitent toujours une participation active de l'acte de regarder afin d'actualiser en permanence ce que nous pensons savoir ou ressentir dans le tableau. Nous nous rendons compte que “nous sommes toujours dans l’équivoque”. Ces stratégies nous invitent à rester dans le tableau, dans l'ensemble comme dans le détail. Ce processus me permet de mettre en relation différents états en transition. Le froid/chaud, le dehors/intérieur, le haut/le bas, la présence/l’absence, la vie/ la mort, etc. Ces états ne se présentent pas seulement comme opposés qui se repoussent, mais plutôt comme une trame, un tissu complexe qui rappelle au vécu du moment et à la mémoire, à ce qu’on saisit pour le raconter, alors que ce qui nous échappe par le langage prend sens dans son dédoublement, à travers la forme et la couleur.
L’acte de peintre érige un archétype hybride, entre animal nocturne et sniper : quand on peint on voit sans jamais être vu. Cette place privilégiée est la promesse d’un pouvoir sur le monde qui s’ouvre devant nous.

Vivarium II

par Adrian Caicedo
3000€